16 décembre 2007
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Semaine faste pour Sarkozy. En l'espace de quelques jours, il aura réussi à parvenir à un degré d'immoralité jamais atteint de la part d'un président de la République.
La réception en grande pompe de Kadhafi en a été l'illustration la plus symbolique, mais aussi et surtout la plus médiatique. Que les choses soient clairs, s'il fallait refuser de recevoir et d'entretenir des relations diplomatiques avec tous les chefs d'Etat et de gouvernement qui ne partagent pas nos conceptions ethiques et politiques, on serait fort isolé. Mais il y a des limites à ne pas dépasser. En traitant, avec une complaisance sans pareille comme l'hôte Sarkozy l'a fait pendant près d'une semaine, un dictateur sans scrupules et arrogant, prédicateur islamiste méconnu, qui a longtemps soutenu le terrorisme et qui le légitime toujours, ces limites ont été largement dépassées.
Sarkozy a oublié qu'on ne vendait pas l'honneur de la République Française pour 10 milliards d'euros. Sarkozy a oublié que la France n'avait pas que des intérêts économiques à défendre, mais aussi des valeurs de par le monde.
Mais cela est-il vraiment surprenant de la part d'un individu pour qui l'argent est LA valeur primordiale ?
Les médias et les commentateurs n'en ont pas fait beaucoup état, mais l'immoralité sarkozyenne a aussi fait escale à Lisbonne, jeudi 13 décembre, pour la signature du fameux traité éponyme, censé remplacer la Constitution européenne, mais qui en réalité en est la copie conforme. Plus qu'un traité, c'est l'arrêt de mort de notre démocratie qu'il a signé. Rien que ça.
Pas en reste de mettre en pièce la République, Sarkozy se permet aussi de vivre luxueusement à son compte, tout en demandant aux français les plus modestes de se serrer la ceinture. Ainsi, on apprend cette semaine de la part de l'excellent Canard Enchaîné que le locataire de l'Elysée percevait toujours son salaire de ministre de l'Intérieur, en plus évidemment de son salaire de Président.
Pour permettre à un ministre qui vient de quitter le gouvernement de subvenir à ses besoins en attendant de retrouver un emploi, il est permit que ce dernier perçoit son traitement intégral pendant les six mois qui suivent son départ du gouvernement. Nicolas Sarkozy avait démissionné de son poste de ministre de l’Intérieur fin mars, pendant la campagne présidentielle. Il aurait donc perçu son salaire de ministre jusqu’en septembre dernier... Mais non ! Il a demandé que soit prolongé ce versement jusqu’en décembre 2007, avant l’entrée en vigueur de son augmentation de salaire au 1er janvier 2008.
Et ce ne sont toujours que trois actes immoraux parmi tant d'autres, des promesses trahies (Euro, BCE, parachutes dorés, Turquie, pouvoir d'achat, ...) aux mesures iniques (paquet fiscal pour les plus aisés et franchises médicales pour les moins aisés, refus de réformer TOUS les régimes spéciaux de retraite, dépénalisation prévue du droit des affaires...) en passant par des scandales à répétition dans lesquels les gouvernants sont mouillés (EADS, IUMM,...).
Sarkozy le candidat nous avait promis une "République irréprochable", et le retour à l'autorité et à la morale. Sarkozy le Président nous offre aujourd'hui tout le contraire... Pour notre plus grand malheur !