8 janvier 2008
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Ah, les courageux ! On connaît désormais quelle sera l'attitude des députés socialistes lors du Congrès de Versailles du 4 février prochain, chargé de réviser la constitution française en préalable à la ratification du Traité de Lisbonne : ils déserteront, purement et simplement !! C'est ce qu'a en effet déclaré ce mardi le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. "Nous n'irons pas à Versailles. Un référendum a rejeté le traité précédent. Un nouveau texte a été préparé. Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire", a-t-il affirmé.
Ah, les courageux ! Au nom d'une pitoyable volonté de ne pas se déchirer, avant les élections municipales, entre gens qui n'ont plus rien en commun d'autre que le piteux héritage mitterandien, dans une pure - et insignifiante, au côté d'un tel enjeu pour la France - logique politico-politicienne, le PS a décidé de ne pas prendre de véritable décision, et ainsi de laisser les mains libres à Sarkozy. Derrière le semblant et l'illusion d'opposition, de rébellion et de respect des engagements pris en faveur d'un référendum - lors de l'élection présidentielle - que souhaite exprimer cette décision profondément incohérente, elle n'est que parfaite inutilité et scandaleuse lâcheté. En effet, quelle peut-être l'utilité, dans la volonté d'obtenir un référendum, de déserter le Congrès de Versailles alors que seuls les votes exprimés sont pris en compte ?! Il ne faut être très intelligent pour comprendre que l'exigence de référendum - et donc de respect de la démocratie - est le dernier des soucis des députés PS, qui sont donc complices de la forfaiture élyséenne.
Ah, les courageux ! Même pas capable d'assumer leur mépris du peuple ! Et évidemment, bonne conscience en poche, les députés socialistes approuveront dans leur très grande majorité le Traité de Lisbonne dès lors que la question sera soumis au vote dans les jours suivants le Congrès, comme l'a ajouté Jean-Marc Ayrault : "Nous voterons le traité simplifié (sic) européen parce que ses acquis sont supérieurs à ses insuffisances et parce qu'il est enfin une chance de sortir l'Union de sa paralysie politique (sic)".
Opposition de façade, grandes gueules hypocrites et petits bras de vassaux : voilà le spectacle offert par un PS moribond où les cadors ne pensent plus qu'à leur poste et à leur bourse, au lieu de défendre corps et âmes la démocratie française.
Que feront les sénateurs socialistes quant à eux ? Nul doute qu'ils suivront leurs frères et soeurs du Palais Bourbon, solidarité "socialiste" oblige !!
Il y aura évidemment des parlementaires socialistes qui refuseront de suivre la majorité. Mais combien seront-ils ? Autant qu'en 1940 ?!
Quoiqu'il en soit, la lâcheté de nos députés socialistes a dû consoler le Premier ministre slovène, Janez Jansa, présidant depuis peu l'Union Européenne, et meurtri au plus profond de ses convictions démocratiques lorsque il apprit que le premier ministre portugais laissa entendre qu'il pourrait organiser un référendum sur le nouveau traité européen dans son pays. Honte à vous pour cet odieux blasphème, monsieur Socrates !!