8 juin 2008
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On le sait, nos chers amis européistes, qui prétendent penser mieux que tout le monde, excellent dans l'art de mépriser les peuples. Que ce soit dans les menaces et culpabilisations incessantes, dans l'insulte gratuite ou dans le piétinement des volontés populaires, ils semblent même y prendre un malin et délicieux plaisir. Cette semaine, les peuples néerlandais et irlandais ont reçu les honneurs de l'intelligentsia européiste. Aussi jouissif pour ces derniers que révoltant pour tout citoyen qui se respecte.
Le "non" néerlandais liquidé, trois ans après
Le jeudi 5 juin, trois ans quasiment jour pour jour après le "NON" des Néerlandais à la Constitution européenne, le Parlement des Pays-Bas ratifiait sa quasi-copie, le Traité de Lisbonne, à une majorité de 111 voix contre 39. Ce qui est un véritable viol de la démocratie s'est pourtant déroulé dans la plus stricte indifférence générale, comme en France il ya trois mois. Au plus grand bonheur des intégristes "européens", qui savourent allègrement le fait d'avoir mis à terre la volonté populaire. On achève bien les consciences citoyennes...
Irlandais, marche ou crève !
Le lendemain, pourtant, la ratification du traité par l'Irlande, qui doit s'y faire par référendum, semblait compromise. En effet, le quotidien Irish Times publiait un sondage donnant pour la première fois le "non" en tête à 35 % contre 30 % au "oui" - 28 % restant indécis. La probabilité d'un "non" Irlandais, à une semaine du scrutin, a littéralement délié les langues des grands démocrates européistes. Réagissant à ce sondage, la propagande "oui-ouiste" a redoublé d'efforts, passant des arguments bling-bling (voir photo ci-dessus) à ceux catastrophistes, non moins sérieux. Dirigeants et éditorialistes de toute l'Europe sont venus à la rescousse, exhortant les Irlandais à choisir entre "oui", et ce qu'ils appellent la "catastrophe", la "crise" ou encore le "chaos". La Commission européenne a précisé qu'il n'existait pas de "plan B". D'autres ont rappelé que les Irlandais n'avaient aucune raison de se plaindre d'une Europe qui l'a engraissée financièrement. En d'autres termes, les Irlandais doivent faire ce qu'on leur dit : ils n'ont pas le choix et n'ont pas à se protester. Que l'"Europe" leur impose à longueur de temps leur sinistre diktat et aliène leur liberté, cela est évidemment secondaire. On le sait, la sauvegarde de la démocratie, partout en Europe, ne fait absolument pas partie des soucis des "européens" bien-pensants, loin de là.
Rendez-vous jeudi prochain
La semaine prochaine, jeudi 12 plus précisément, aura donc lieu le référendum irlandais. Nul doute que d'ici là, et bien sûr au-delà, l'entreprise jouissive va continuer. Nul doute que la machine propagandiste de l'intelligentsia européiste va tourner à plein régime. Nul doute que les donneurs de leçons d'après-scrutin-négatif-européen se tiennent déjà prêts.