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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 22:54



Le Pôle Républicain est le nom de l'organisation qui regroupait les comités de soutien à Jean-Pierre Chevènement pour la campagne de l'élection présidentielle de 2002. Le 26 janvier 2003, lors du congrès fondateur du Mouvement républicain et citoyen, le Pôle Républicain se transforma en confédération regroupant celui-ci et des mouvements associés. Il a cessé ses activités au début de l'année 2004.



Le Pôle Républicain de 2001 à 2002

Le 9 septembre 2001, Jean-Pierre Chevènement prononce le discours de Vincennes qui lance sa campagne électorale. L'objectif qu'il se donne est ambitieux : celui de "relever la République". A cette fin, il entend rassembler autour de sa candidature les républicains "des deux rives". Il préfigure ainsi la constitution de ce Pôle républicain . "A aucun d’entre vous je ne demande d’où il vient. L’essentiel est la direction dans laquelle nous voulons aller ensemble" déclare-t-il. Ajoutant : "il y a une chose qui est au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche, c’est la République !".

La constitution du Pôle républicain, officiellement lancé en janvier 2002, manifeste bien cette volonté de rassemblement autour de l'idéal républicain. Il se compose de clubs, d'associations, de personnalités qui ont appelé à rejoindre le combat de Jean-Pierre Chevènement sans être membre de son parti, le Mouvement Des Citoyens. Il est présidé par Max Gallo et se donne pour but d’opérer un large rassemblement des différentes sensibilités républicaines de l’échiquier politique. C’est ainsi que la composition de son Bureau central (30 membres) et de son Comité d’orientation stratégique (50 membres) reflète bien cette volonté d’ouverture : on peut ainsi y observer la présence de personnalités a priori politiquement opposées. Jean-Christophe Comor et Florence Kuntz (issus du RPF) côtoient ainsi François Morvan (issu de la LCR) et Rémy Auchedé (issu du Parti Communiste). Au total, les 80 membres composant ces deux instances proviennent de huit partis politiques différents, dont cinq sont classés à gauche (MDC, PS, PC, PRG et LCR) et trois à droite (RPR, RPF, UDF).

Le Pôle républicain est également composé de représentants de nombreuses associations ou groupes de pensée. On en dénombre 19 différents : la Fondation du 2 mars, Appel d’R, Jeune Francophonie, Vivement la France (VLF), Génération République (GR), l’Association des radicaux pour une République moderne (ARRM), Action pour le Renouveau du Gaullisme et de ses Objectifs Sociaux (ARGOS), la Fédération des Gaulliste de Progrès (FGP), le Mouvement Démocrate Français (MDF), le Comité Laïcité République (CLR), Utopie Critique, Nouvelle Action Royaliste (NAR), Agir Pour la Citoyenneté (APC), le Comité Valmy, Initiative Républicaine (IR), l’Académie du Gaullisme, l’Institut d’Etudes Radicales (IER), le Mouvement de la Gauche Progressiste (MGP) et Bastille République Nation.

Parmi les soutiens de personnalités à la candidature de Jean-Pierre Chevènement, notons :

- Ceux d'Albert Mallet, Gérard Cureau, William Abitbol (député européen proche de Pasqua) et Anicet le Pors (ex-ministre communiste) qui deviennent ses collaborateurs. Mais encore celles de Jean Ridai (député PRG), Michel Scarbonchi (député européen PRG), Émile Zuccarelli (député-maire PRG), Roger Franzoni (député suppléant de Zuccarelli), Henri Caillavet (ancien ministre), Claude Nicolet (ancien patron des Cahiers de la République), Michel Dary (député européen PRG), François Autain (sénateur PS de Loire-Atlantique), Pierre Biamès (sénateur PS, représentant des Français de l'étranger), Bernard Seux (député PS, maire de Béthune), Marie-Thérèse Mutin (conseillère régionale PS de Bourgogne, ancienne responsable du courant Poperen), Eva Gendrault (conseillère régionale PS des Pays de Loire), Pierre Lévy (ex-rédacteur de l'Humanité), Claude Beaulieu (ex-PCF, comité Valmy), Michel Pinton (maire de Felletin, Creuse), Yves Bonnet (ancien député UDF de la Manche), Paul-Marie Couteaux (député européen liste Pasqua) ;

- Ceux de Pierre Dabezies (ancien ministre gaulliste de gauche), Pierre Lefranc (ex-chef de cabinet du général de Gaulle), Jean Charbonnel et Jean Foyer (ex-ministres du général de Gaulle), Pierre Poujade (ancien député) ;

- Ceux de Raymond et Lucie Aubrac, Serge Ravanel, héros de la Résistance ;

- Ceux de quinze généraux, dont Fleury et Gallois ;

- Ceux de cinq ambassadeurs de France, dont Pierre Maillard et Pierre-Marie Mérillon ;

- Ceux de  150 intellectuels et artistes, dont Régis Debray, Edmonde Charles-Roux, Jean-Claude Chesnais, Catherine Clément, Jean Clair, Max Ferra, Michel Fichant, Bernadette Laffont, Claude Marti, Danièle Sallenave, Pierre-André Taguieff, François Taillandier, Hassan Zaoual.

L’ensemble des soutiens à Jean-Pierre Chevènement est donc large. Son audience à quelques mois de l’élection présidentielle devient grande. Et, outre le fait que, pendant la campagne présidentielle, les comités de soutien de Jean-Pierre Chevènement regroupent plus de 10000 personnes, Jean-Pierre Chevènement est crédité de 10 à 15 % des voix dans les sondages, faisant alors figure de "troisième homme".

Cependant, cette stratégie va finalement se révéler moins fructueuse que prévue puisque Jean-Pierre Chevènement n’obtient finalement que 5,33% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle.
La déconvenue électorale conduit le Pôle Républicain à connaître ses premiers départs, avec les ceux de républicains de gauche dénonçant la "dérive droitière" de cette structure, mais aussi ceux de gaullistes et souverainistes de droite déçus par les déclarations de Jean-Pierre Chevènement annonçant son ralliement à la gauche pour les élections législatives. Ces dernières seront d'ailleurs un nouvel échec pour le Pôle Républicain puisqu'il n'obtient aucun élu, pas même Jean-Pierre Chevènement, et le score moyen des candidats avoisine 1,2 % des suffrages.


 

> A lire aussi à ce sujet, le mémoire de Jean-François Coulon intitulé "Le Pôle Républicain : une convergence politique autour de Jean-Pierre Chevènement".



 Le Pôle Républicain d'après 2002


Après les élections de 2002, Jean-Pierre Chevènement décida du maintien du Pôle Républicain en tant que structure de rassemblement de républicains de deux rives.
Le 26 janvier 2003, lors du congrès fondateur du Mouvement républicain et citoyen (nouveau parti chevènementiste remplaçant le MDC), le Pôle Républicain se transforma en confédération regroupant celui-ci et des mouvements associés, à savoir :

- l'Union des républicains radicaux (U2R)
- l'Union gaulliste pour une France Républicaine (UGFR)
- l'Union des jeunes républicains (UJR)
- Le Cercle de l'Union (anciens membres de l'UDF)
- Vive la République (VLR, gauche souverainiste).

Mais l'existence de cette confédération tourna court puisque le Pôle Républicain cessa ses activités au début de l'année 2004.

> A lire aussi à ce sujet, le mémoire d'Helène Gaudet intitulé "
Le Pôle Républicain après 2002 : dislocation et reconfiguration".

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 23:41
220px-Gambetta.jpg* Discours de Saint Quentin, 16 novembre 1871 :

(Extraits)

« Dans le programme républicain, comme première réforme, j’ai toujours placé l’enseignement du peuple : mais cet enseignement a besoin d’être, avant tout, imbu de l’esprit moderne civil, et maintenu conforme aux lois et aux droits de notre société.

Là–dessus je voudrais vous dire toute ma pensée. Eh bien ! je désire de toute la puissance de mon âme qu’on sépare non seulement les églises de l’Etat, mais qu’on sépare les écoles de l’Eglise ( Vifs applaudissements ). C’est pour moi une nécessité d’ordre politique, j’ajoute d’ordre social.

D’abord je repousse complètement l’objection apparente opposée à ceux qui sont partisans de l’enseignement laïque. On leur dit : « vous voulez faire des athées, et vous voulez installer dans les écoles un enseignement antireligieux ».

Messieurs, ma conviction est qu’il n’y a rien de plus respectable dans la personne humaine que la liberté de conscience, et je considère que c’est à la fois le plus odieux et le plus impuissant des attentats que d’opprimer les consciences. Non, je ne suis pas hostile à la religion : c’est même pour cela que je demande la séparation de l’Eglise et des écoles […]

Est-ce à dire que le clergé sera destitué de toute influence sociale ?Est-ce à dire que la religion sera sacrifiée ?Nullement, messieurs ; mais chacun restera dans son rôle, chacun sera maintenu dans ses attributions ; la morale sera enseignée laïquement et la religion sera enseignée dans des endroits consacrés à le religion, et chaque père de famille choisira pour son enfant le culte qui lui conviendra, chrétien, juif ou protestant. Mais renonçons à confier aux divers clergés l’éducation des enfants, si nous voulons en faire des citoyens français, si nous voulons en faire des hommes chez lesquels l’idée de justice et de patrie domine. A l’église, ils recevront l’enseignement des dogmes et apprendront tout ce qui est du domaine de la foi. A l’école, on leur enseignera les vérités de la science, dans leur rigueur et leur simplicité majestueuse ; et ainsi vous aurez concilié le respect de la liberté de conscience avec le devoir, qui est imposé à l’Etat, de préparer des citoyens dont l’éducation, dont les principes ne soient pas renfermés dans des dogmes théologiques, mais tiennent des bases sur lesquelles repose notre société tout entière.

Rappelez- vous qu’il y a déjà sept ans, à la suite de grands efforts de la libre pensée française, le pape a jugé opportun de passer en revue tous les principes modernes d’où découlent nos lois civiles et politiques : la constitution de notre famille, de notre propriété, de notre Etat, les grandes séries de droits qui font l’indépendance de chacun de nous, la liberté d’examen, la liberté de la presse, le droit de réunion, d’association. Eh bien !, sur chacun de ces droits, le pape a crié anathème. Est-il concevable, quand le pouvoir religieux s’exprime avec cette franchise, avec cette loyauté, qu’on abandonne l’éducation des générations futures à des hommes qui, par leur conscience, sont engagés à se faire les propagateurs de semblables doctrines( Bravo ! bravo ! ) Si vous leur confiez l’éducation, quand vous aurez à faire appel à l’énergie d’hommes élevés par de tels maîtres, quand vous voudrez mettre en mouvement ce peuple tout entier, quand vous lui parlerez de ses devoirs de citoyens, quand vous voudrez exciter en lui des idées de sacrifice, de dévouement à la patrie, vous vous trouverez en présence d’une espèce humaine amollie, débilitée, résignée à subir toutes les infortunes comme des décrets de la Providence ( Profonde sensation).

C’est là, messieurs, le plus grand péril que puisse courir la société de 89, dont nous sommes les héritiers et les représentants. La société de 89 a pour principal objectif de faire dépendre le système politique et social de l’idée de suprématie de la raison sur la grâce, de l’idée de la supériorité de l’état de citoyen sur l’état d’esclave. Au lieu de la doctrine romaine, qui habitue l’esprit à l’idée d’une Providence mystérieuse qui a seule le secret de ses faveurs et des ses disgrâces, qui enseigne que l’homme n’est dans la main de Dieu qu’un jouet, la Révolution enseigne la souveraineté de la Raison, l’autorité et la responsabilité des volontés humaines, la liberté de l’action, et trouve la cause des souffrances, des malheurs de l’humanité dans l’ignorance ou les fautes des hommes.

Depuis quatre vingt ans, ces deux systèmes sont en présence ; ils se sont partagé les esprits et ont entretenu au cœur même de la société, un antagonisme, une guerre acharnée qui explique pourquoi, faute d’unité dans l’enseignement, nous roulons, sans pouvoir jamais nous fixer, de la révolte à la compression, de l’anarchie à la dictature. IL faut effacer cette contradiction, dissiper ce trouble des intelligences ; et il n’a qu’un moyen, c’est de se désintéresser dans l’éducation publique, d’une façon absolument impartiale, de toutes les doctrines, de tous les systèmes, de toutes les sectes, de toutes les communion ; c’est de laisser au libre choix ou même au caprice l’enseignement des doctrines religieuses ; c’est de réaliser la séparation de ces deux mondes, le monde civil et politique et le monde religieux, pour lequel je conçois d’ailleurs qu’on ait infiniment de respect. Celui pour lequel nous sommes faits, pour lequel nous devons tout donner, nos facultés, nos efforts, notre vie, c’est le monde moderne ; le monde qui repousse la domination théocratique, le monde qui entend, non pas satisfaire seulement les intérêts matériels, mais les intérêts politiques, c’est-à-dire ne relever que d’une autorité de droit humain ; le monde qui a soif de science, de vérité, de libre arbitre, d’égalité, et qui arrive à la déclaration et à la pratique des devoirs sociaux par l’émancipation et la glorification de la personne humaine considérée dans le plus humble comme dans le plus élevé ( Applaudissements ). Mais cette réforme dans l’éducation et cette distinction à apporter entre l’enseignement religieux et l’enseignement laïque se relient elles-mêmes à la solution d’un autre problème depuis longtemps posé : la séparation de l’Eglise et de l’Etat[…]

Je reprends et je dis que l’avenir dépend chez nous du nombre des écoles, de la qualité des maîtres, de la fréquentation obligatoire des écoles, d’un programme étendu et varié ; de telle sorte que, au lieu d’une science tronquée, on dispense à l’homme toute la vérité, et rien de ce qui peut entrer dans l’esprit humain ne lui soit caché. Mais cette tâche réclame beaucoup d’efforts, du travail et de la persévérance ; le travail, c’est la loi même de l a démocratie, et c’est de substituer le règne du travail au règne de l’oisiveté ruineuse que consiste tout l’effort du parti républicain… »


gambetta.jpg* Discours du 4 mai 1877 à la Chambre des députés :

« On peut, Messieurs, envisager ce grand débat sous bien des aspects ; on peut rechercher dans nos traditions nationales quels ont été les rapports de l’Eglise et de l’Etat, du sacerdoce et de l’Empire.

Je dis qu’autrefois une foi religieuse ardente, des convictions dogmatiques étaient au fond de ces querelles, tandis que, aujourd’hui, il n’y a qu’un calcul politique, qu’une combinaison de partis déçus dans leurs espérances, une coalition de convoitises dynastiques.

Est-ce que vous n’êtes pas frappés de cette circonstance que les hommes politiques qui s’étaient donnés à eux-mêmes, qui s’étaient décernés, à une époque tout à fait triste et troublée, le nom d’hommes du gouvernement de combat, sont les mêmes qui, à l’heure actuelle, se trouvent à la tête de cette agitation, signent des pétitions, prononcent des discours qui n’ont d’autre but que de pousser à une levée de boucliers dans ce pays ?

Non, je ne veux pas dire ici les noms de ces hommes ; mais vous savez bien qui ils sont tous, puisqu’ils appartiennent à la haute Assemblée. Ils s’y sont réfugiés comme dans une citadelle, et, toutes les fois qu’on y fait une élection, c’est une élection qui a pour but d’y introduire une haute individualité du personnel des comités catholiques. (Rumeurs à droite).

La France ne peut s’y tromper, quand elle voit que ce sont les mêmes hommes, qui, au 24 mai, se déclaraient, dans leur conduite politique et privée, soumis au Syllabus le prenant pour règle de leurs actions, (...) et qui poursuivent, au dehors leur campagne contre nos institutions au nom du cléricalisme ; qui ont considéré que le Sénat devait être le refuge, le réduit pour exercer sur le gouvernement, sur le pouvoir exécutif une pression incessante.

Et ce n’est pas seulement en France qu’on fait appel à toutes les populations catholiques ; dans toute l’Europe, dans tout l’univers, on voit des pasteurs se lever, prononcer les mêmes discours, écrire les mêmes lettres, se livrer à la même ardente propagande.

Si au dehors, les catholiques anglais, en face d’une Eglise établie et d’un pouvoir non contesté, peuvent se permettre de tenir le langage que tenait le cardinal Manning, si en Allemagne, les évêques ultramontains des bords du Rhin peuvent tenir le même langage, en France, nous sommes dans une situation spéciale : le clergé catholique est un clergé lié à l’Etat, ses évêques sont des fonctionnaires de l’Etat, ils engagent la politique du pays quand ils engagent leurs personnes dans ces querelles et dans ces aventures, et la responsabilité de leur conduite pèse sur le gouvernement. Depuis tantôt trente ans, dans ce pays, on s’est habitué sous l’influence de doctrines lâches et molles, sous l’influence de sophismes, contre la puissance de l’Etat, contre le rôle de l’Etat, à prêter la main à tous les envahissements, à toutes les usurpations de l’esprit clérical.

L’Eglise est arrivée à supprimer dans tous les séminaires, même à Saint-Sulpice, l’enseignement des libertés gallicanes et à proscrire comme une hérésie tout ce qui rappelait la vieille Eglise de France, les libertés traditionnelles de cette Eglise qui avait été constituée sous le double empire de la protection nationale et de la dignité même de l’Eglise.

On a demandé à enseigner, d’abord les petits, les humbles, puis on s’est élevé, on est passé à l’enseignement secondaire, et aujourd’hui nous voici à l’enseignement supérieur, à la collation de grades par les universités catholiques au détriment de l’Etat. On pense à l’effrayante multiplication dont les ordres religieux, les congrégations de toute sorte, hommes et femmes, offrent le spectacle depuis le dernier recensement.

Nous en sommes arrivés à nous demander si l’Etat n’est pas maintenant dans l’Eglise, à l’encontre de la vérité des principes qui veut que l’Eglise soit dans l’Etat.

Quant à moi, je suis partisan du système qui rattache l’Eglise à l’Etat (Mouvements) . Oui ! j’en suis partisan, parce que je tiens compte de l’état moral et social de mon pays, mais je veux, entendez-le, je ne veux défendre le Concordat et rester fidèle à cette politique que tout autant que le Concordat sera interprété comme un contrat bilatéral qui vous oblige et vous tient, comme il m’oblige et comme il me tient ! (Vifs applaudissements à gauche et au centre) .

Je ne fais que traduire les sentiments intimes du peuple de France en disant ce qu’en disait un jour mon ami Peyrat : le cléricalisme ? Voilà l’ennemi ! »

 

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