On connaît le penchant de notre Président à la prononciation de propos polémiques et scandaleux de toute sorte. Ce qu’on ignore, c’est sa capacité à créer la polémique et l’indignation au-delà même de nos frontières.
Ainsi de propos qui font actuellement scandale au Québec.
Ces propos, Nicolas Sarkozy les a prononcés en janvier dernier, quand il remit la Légion d’Honneur au premier ministre du Québec, un dénommé Jean Charest (un « fédéraliste », autrement dit un partisan du maintien de la province au sein du Canada).
Il a ainsi profité pour donner son point de vue sur le Québec et les relations que doit avoir la France à son égard. Ne se contentant pas de répéter ce qu’il avait déclaré en octobre dernier, « le monde n’avait pas besoin d’une division de plus », se montrant ainsi farouchement hostile à indépendance du Québec, il a cette fois pathétiquement sombré dans l’injure.
Il a en effet accusé les partisans d’une indépendance du Québec (les « souverainistes »), autrement dit une petite moitié du peuple québécois, d’aspirer au sectarisme, à l’enfermement sur soi-même, et même à la détestation de l’autre !
En somme, pour Nicolas Sarkozy, une moitié des Québécois et tous ceux qui ont pu se battre pour l’indépendance du Québec sont des xénophobes. Rien de moins !
En somme également, pour Nicolas Sarkozy, vouloir autre chose pour le Québec que ce que prônent lui et ses copains fédéralistes relève d’une dangereuse pathologie. Bonjour l’ouverture d’esprit d’un prétendu adversaire du sectarisme !
Une insulte qui, légitimement, ne passe pas au Québec où le combat pour l’indépendance a toujours été lié à la défense d’une culture et d’une langue minoritaires au sein du Canada et non pas à un rejet des anglo-saxons, avec qui les Québécois n’ont pas de soucis de cohabitation.
Bizarrement, aucun média français ni aucun politique n’a cru bon de faire part de ces propos, ni de les dénoncer. C’est sans doute moins grave que de montrer sa sympathie pour la cause indépendantiste, comme l’avait fait Ségolène Royal durant la dernière campagne présidentielle.
Bizarrement, aussi, le gouvernement québécois ne voit rien à redire de tels propos portés à l’égard de leurs concitoyens par un Président étranger. Apparemment, l’ingérence n’est choquante que quand elle est le fait de soutiens aux indépendantistes.
Bizarrement, encore, Nicolas Sarkozy n’a pas tenu de tels propos au sujet des indépendantistes kosovars – par exemple -, qu’il a, bien au contraire, soutenu dans leur cause.
Quoiqu’il en soit, à la lecture de tels propos, on comprend un peu mieux pourquoi Sarkozy méprise et piétine à ce point les trois « NON » formulés par les Français, Néerlandais et Irlandais à l’encontre de la Constitution Européenne et de sa copie, le Traité de Lisbonne. En effet, on ne peut certainement pas écouter de tels sectaires xénophobes !